FATOUMATA DIAWARA OU L’ART DE LA CO-CREATION

Posted on 3 Juil à 12h05
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Elle est née un jour avant moi. C’est une grande sœur de cœur. Mon exemple de singularité et d’alliance. Fatoumata Diawara est une icône de la musique malienne. 

 

Et de la co-création.

 

Car c’est un exercice des plus difficiles : porter une signature artistique forte ET créer des collaborations de grande valeur. Se conformer à l’autre, perdre de vue sa propre contribution, trop l’imposer, … L’alchimie est complexe à bien des égards.

 

Mais pas pour Fatoumata.

 

Parce qu’elle sait tresser les temps de la création.

Aiguiser sa propre voix. Avant d’embrasser celles des autres.

 

« Quand je suis dans la phase de création, je suis seule. Pendant 2 à 6 mois parfois. Je peux créer une cinquantaine de titres avant de faire appel aux autres. Donc si je n’ai pas ma guitare, je suis dénudée. Je ne pourrai pas avoir cette intimité, d’être face à mon blues. »

 

Après seulement, la chanteuse apporte à sa musique ce qu’elle appelle « des ouvertures ». Et pas n’importe lesquelles. Mathieu Chedid, Roberto Fonseca, Damon Albarn :  » Ce sont mes frères d’âme. Ils m’ont toujours sollicitée, ils ont fait appel à moi pour différents projets. Et j’ai toujours été là pour eux.  » 

 

Pour son album sorti en 2022, Londonko, (comme London-Bamako), Damon Albarn produit 6 de ses titres.

Quand elle évoque leur collaboration, elle insiste sur le respect de leurs identités respectives :  » Il est anglais, il n’a pas fait de compromis du tout. Il me dit : tu es la porte d’entrée du Mali, avec toi je sais que je ne suis pas obligé d’être Malien pour m’adapter à ta musique, avec toi je suis resté anglais et j’embrasse ton blues, on blues ensemble et j’ai l’impression que c’est la même musique. »

 

Alors pour le clip de « Nsera », c’est tout naturellement que Fatoumata fait appel à un autre créateur très singulier (et engagé), le réalisateur Grégory Ohrel, adepte de la carte blanche. 

 

Dans le podcast #11 La Stratosphère, Ohrel donne la clé de ses collaborations, l’affinité des univers et la carte blanche. 

« Tu le sens quand toi tu sors de ce que tu aimes bien et que tu commences à faire ce que l’artiste veut. Tu vas pas réussir à le faire bien, parce que c’est pas ton monde, c’est pas ton univers […]. Tu va pas avoir tes repères et ça va pas fonctionner. »

 
 

Être créatifs à plusieurs est un art très délicat. 

 

Qui nécessite de s’être d’abord plongé dans l’intimité de sa propre expression. 

Puis de trouver des alliés en résonance avec elle. 

Et de les laisser jouer pleinement leur partie. 

 

Si le clip « Nsera » est si puissant c’est parce qu’il est l’exemple parfait de cette alchimie créative courageuse.

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